MOHAMED YOUNES
un fidèle moudjahid pour la mémoire des martyrs

En hommage à Mohamed Younès, décédé le 13 janvier 2021 à Cherchell, je propose la lecture de l'avant - propos du livre de Mohamed Rebah

                         BOUHLAL DOUAR MARTYR

à la construction duquel le défunt, dont les parents sont originaires de ce douar, a été pour beaucoup. (Le livre est en attente d'être édité).

 Nour Eddine Saadoun

 


A LA MEMOIRE

de mon jeune frère Abderrahmane, décédé, à Alger, le mercredi 5 août 2020, dans la nuit. Ce livre lui doit tout ;

de mon frère aîné Nour Eddine, tombé au champ d’honneur le 13 septembre 1957, à Bouhandès, au sud-ouest de Blida (Wilaya 4, zone 2)

 de Amrouche Achoura, Benmiloud Fatma et Mokhtari Halima torturées, assassinées et jetées à la mer au large de Gouraya.                     

                                            AVANT-PROPOS

L’idée de ce livre est née au domicile de Mustapha Saadoun, une charmante petite maison entourée d’un beau jardin, située à Bab el gherb, à la sortie de Cherchell. Pour que le nom du douar Bouhlal supplicié reste dans les mémoires, m’avait-il dit.

C’était l’année 2007, au cours de la préparation de l’ouvrage Des Chemins et des Hommes. J’allais chez lui chaque mercredi de bonne heure. Je prenais le bus de Cherchell à la gare routière de Tafoura, à Alger, à six heures du matin Je m’intéressais à sa vie au maquis. De cette vie, il a gardé un souvenir particulier des gens du douar Bouhlal dont il fut le premier commissaire politique. Acquis au combat, ils lui ont facilité grandement la mission qui lui avait été confiée au vu de son riche passé de militant du mouvement national. Dans la mémoire de Cherchell, sa ville natale, Mustapha Saadoun est  l’infatigable organisateur de la lutte revendicative des ouvriers agricoles de la Mitidja.

J’en ai parlé à un de ses compagnons d’armes, Mohamed Younés, de parents originaires de Hayouna, une fraction du douar Bouhlal. Né à Cherchell le 15 mai 1932, au quartier de Aïn K’siba où ont vu le jour de nombreux martyrs, il exerçait le métier de pêcheur dans sa ville natale avant de rejoindre le maquis.

J’en ai informé Ahmed Ghebalou, l’artisan de la pénétration, l’été 1956, de l’ALN dans la région de Cherchell où il est né. Il m’encouragea dans ma nouvelle entreprise.

Nous nous sommes alors rendu tous les trois au siège de la Kasma des Moudjahidine de Messelmoun à la rencontre d’Ali Azibi[1], natif de Hayouna, responsable de la daira des Moudjahidine de Gouraya. Il avait invité, pour la circonstance, son cousin germain Ben Youcef, natif comme lui de Hayouna, et d’anciens habitants de Hayouna et Mesker dont la famille fut déportée au camp de regroupement de Messelmoun : Mohamed Ribouche, Belabbès Benyoucef, Belkacem Bouabdallah, de Hayouna, Abdelkader Dahel, Ahmed Hamouni, de Mesker, et Mohamed Ould Larbi de Klaoucha.

Pour décrire le douar, j’emprunte des données du livre de Phillipe Leveau, Caesarea de Maurétanie, et d’une étude réalisée par les services de la sous-préfecture de Cherchell en 1959. Je m’appuie aussi sur une monographie, établie en 1993, par l’Association du 1er Novembre » de la wilaya de Tipaza que m’a remise Ali Azibi lors de notre premier entretien.

Je reprends d’autre part des informations contenues dans mon livre Des Chemins et des Hommes.

Pour voir ce que les militaires français ont écrit sur le secteur, j’ai consulté sur internet le Blog du 22ème Régiment d’infanterie (22ème R.I).

J’ai consacré une partie du livre à l’histoire des armes prises à l’ennemi le 4 avril 1956 par l’aspirant Henri Maillot, dont un lot, livré aux maquisards de Cherchell, avait précédé l’arrivée de Mustapha Saadoun au douar Bouhlal. « Ce lot d’armes inespéré, ainsi que les munitions, ont servi à mener des actions qui ont permis de récupérer d’autres armes à l’ennemi, écrit Ahmed Ghebalou dans Mémoria du mois de mai 2014. J’évoque, à cette occasion, le rôle crucial joué dans le cheminement des armes au maquis par Odet Voirin, dirigeant des Combattants de la Libération de Blida.

Une autre partie est consacrée à l’épopée de Mustapha Saadoun, cheville ouvrière de l’organisation du douar Bouhlal.

La construction de ce livre doit tout à mon jeune frère Abderrahmane disparu brutalement.  Abderrahmane m’a quitté avant d’accomplir sa dernière tâche : la mise en page, travail dans lequel il excellait. Nous en avions discuté à son retour de voyage, le dimanche 2 août 2020. Rien ne présageait sa disparition deux jours après. Il repose au cimetière de la commune d’Ouled Fayet, dans la banlieue d’Alger, aux côtés de son frère Benyoucef.

Mes remerciements vont également à mon autre jeune frère M’hamed qui a relu le texte et m’a fait bénéficier de son savoir-faire.

Merci à Nour Eddine Saadoun, neveu de Mustapha Saadoun, qui m’a aidé dans les contacts à Cherchell et Gouraya ;

Mes remerciements vont à mes enfants et à leur mère qui me soutiennent dans mes efforts d’écriture des pages d’histoire de notre pays.

Je remercie toutes les personnes que j’ai rencontrées à Cherchell et à Gouraya, particulièrement les moudjahidine Mohamed Younès et Ali Azibi qui m’ont aidé dans ce travail de mémoire.



[1] Cinq membres de la famille Azibi sont tombés au champ d’honneur : En 1957, Mouloud né le 10 septembre 1925 ; en 1958, Miloud né en 1932, en 1960, Ramdane né le 21 février 1896, Ahmed né le 18 février 1918, Abdelkader né le 3 septembre 1931.

Le douar Bouhlal a eu 392 martyrs

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