
LE FILS DU PEUPLE T aleb Abderrahmane est né en 1930, l’année de la célébration, à grands cris, par la République française, du « centenaire de la prise d’Alger ». « La glorification de la conquête française… fut ressentie comme une humiliation et par les traditionnalistes pieux et par les éléments les plus politisés », écrit l’historien Charles-Robert Ageron dans un texte où il cite Cheikh Abdelhamid Ben Badis, fondateur, en 1931, de l’Association des Oulamas : « Ces défilés militaires et toutes ces vaines parades dans lesquels leur orgueil de vainqueur trouvera sa satisfaction constituent une suprême atteinte à notre dignité et une injure à la mémoire de nos glorieux pères. » Dans la Casbah indigène - la Vieille Ville, étalée sur 20 hectares, déjà surpeuplée par l’arrivée vers 1903 des populations fuyant la misère de Kabylie - où se croisent revendications sociales et aspiration à l’indépendance, « une sorte de dicton popu...